Newsletter – Decembre 2017

Mot du Directeur

Cher membre, cher partenaire,
L’écosystème de la microfinance en Afrique est aujourd’hui très différent de ce qu’il était à ses débuts, et ce, malgré un développement moins visible  que dans d’autres régions du monde, mais qui renferme un potentiel tout aussi  important de croissance et d’innovation. Dans un environnement général de privatisation du secteur et dans une logique de marché caractérisée par une concurrence directe des banques commerciales, les Institutions de Microfinance (IMF) se doivent d’investir dans la qualité de leurs services. Ainsi l’offre des services des IMF doit être claire, structurée dans un cadre réglementé avec un fort impact social auprès des bénéficiaires de nos produits et services. C’est comme cela que nous continuerons par faire la différence.

La microfinance a connu des avancées très remarquables ces dernières années. Les membres du MAIN présents dans 21 pays du continent ne sont pas restés en marge de ces évolutions du secteur.

Au cours de l’année 2017, le MAIN a organisé plusieurs sessions de formation dans différentes régions et sur différentes thématiques ainsi que des visites d’échanges pour ses membres avec comme effet un renforcement des compétences de plusieurs centaines de membres de vos équipes dirigeantes et opérationnelles.

L’année 2017 a été également marquée par l’organisation de la troisième Semaine Africaine de la Microfinance (SAM) qui a réuni environ 700 participants. Au cours de cette semaine, le MAIN a organisé son assemblée générale ordinaire. Une assemblée générale extraordinaire entre AMT et MAIN a également eu lieu pour acter la fusion des deux réseaux. Merci à tous les membres et aux partenaires qui ont rendu cela possible. Ceci démontre de l’engagement très fort de la part des membres dans la vie de notre réseau.

L’année 2018 s’annonce sous de nouveaux auspices pour votre  réseau dorénavant renforcé. Au cours de cette nouvelle année, de nouveaux défis et d’autres innovations vont nous mobiliser et de nouveaux projets vont se mettre en œuvre.  Nous comptons beaucoup sur la contribution de toutes et tous pour leur succès.

Au plaisir de vous retrouver aussi nombreux qu’en 2017 au cours d’une de nos activités.

Bonnes fêtes de fin d’année.

Très Cordialement,

Mohamed ATTANDA

Directeur Exécutif

Semaine Africaine de Microfinance (SAM)

Conférence internationale dédiée au développement de l’inclusion financière en Afrique, la 3ème Semaine Africaine de la Microfinance (SAM) a eu lieu à Addis Abeba du 9 au 13 octobre 2017. Elle est ouverte à tous les praticiens de la microfinance et est co-organisée par les réseaux africains AMT (African Microfinance Transparency), MAIN (Microfinance African Institutions Network), AFRACA (African Rural & Agricultural Credit Association) et par ADA, une ONG Luxembourgeoise spécialisée en finance inclusive soutenue par la Direction de la Coopération au Développement et de l’Action Humanitaire du Grand-Duché de Luxembourg.

La SAM vise à devenir une plateforme africaine commune qui offre un véritable cadre de réflexion et d’échanges entre toutes les parties prenantes du secteur afin d’accélérer l’inclusion financière et la croissance économique du continent. Cette plateforme commune facilite les échanges entre pairs et la recherche de synergies au niveau régional et international.

Cette année, la SAM a porté sur le thème : « Accompagner les PME : une nouvelle ère pour la finance inclusive ».Un thème qui a permis d’aborder la mésofinance, c’est-à-dire le financement et développement des très petites et moyennes entreprises (TPE/PME) ou un segment de l’offre de financement à l’entreprise généralement peu ou pas développé par les institutions de microfinance et par les banques.

Quelques chiffres de la SAM :

  • 700 inscrits dont (71% hommes et 29% de femmes)
  • 62 nationalités différentes issues de 58 pays
  • 32 pays d’Afrique dont 14 pays anglophones et 16 pays francophones
  • 40 représentants de banques, 29 représentants de gouvernement, 43 représentants de fonds d’investissement, 202 représentants d’IMF, 121 représentants d’ONG (y compris ADA), 2 représentants de la presse, 9 représentants d’universités
  • 58 pays représentés

Trois rendez-vous incontournables lors de la SAM 2017

  • Le Salon de l’Innovation a pour objectif de présenter des outils et des services innovants au niveau national, régional et panafricain, capables d’améliorer la performance des IMF intéressées à s’engager dans un chemin stratégique pour cibler des segments de clientèle de plus en plus complexes tels que les PME.
  • Research Meets Africa

La conférence Research meet Africa a pour but de valoriser la recherche et l’innovation dans le domaine de la finance inclusive en Afrique. Par ailleurs, elle a pour vocation de mettre les chercheurs d’universités africaines et internationales avec les praticiens du secteur de la finance inclusive. Cette année, la conférence a porté sur la question suivante : quelles solutions ou alternatives pour répondre aux besoins de croissance de la micro, petite et moyenne entreprises (MPME) en Afrique ?

  • En marge de la conférence, de nombreux ateliers et formations

Outre les deux jours de conférence, la SAM 2017 a également accueilli les assemblées générales des réseaux organisateurs ainsi que de nombreux ateliers et formations organisés par nos divers partenaires. Au total, ce sont plus de 20 évènements qui ont été proposés aux participants de la Semaine Africaine de la Microfinance.

8ème Assemblée Générale des membres

En marge de la troisième SAM, le MAIN a organisé la 8eme  Assemblée Générale (AG) de ses membres le 13 Octobre 2017 à l’hôtel Sheraton à Addis Abeba en  Ethiopie.  L’Assemblée Générale a regroupé 50 membres venus du Togo, du Burkina Faso, de l’Ethiopie, du Rwanda, de la Guinée, du Bénin, de l’Ouganda, du Burundi, du Maroc, de la France, du Cameroun, de Madagascar, de la RDC et du Congo Brazzaville.

ag2017
Au cours de cette AG, tous les différents points à l’ordre du jour ont été examinés. L’assemblée, après avoir reçu réponse à ses différentes demandes de précisions, a approuvé tous les rapports (rapports d’activités et rapports de gestion des années 2015 et 2016, plan d’action 2018 et budget 2018)
Concernant les nouvelles adhésions, le réseau a admis au cours de la période allant de Janvier 2015 à Décembre 2016, vingt et un (21) nouveaux membres de 10 pays.
Cette assemblée générale des membres a également renforcé l’engagement des institutions membres sur leurs rôles et responsabilités à l’égard du réseau pour sa pérennité et sa viabilité.
Lors de cette assemblée générale, les membres ont pris une résolution importante pour ce qui concerne la fusion entre les réseaux MAIN et AMT. S’en est suivi alors l’assemblée générale extraordinaire entre les deux réseaux afin d’acter la fusion des deux associations.
A cette occasion, les Présidents des deux réseaux ont réitéré la nécessité et leur volonté de voir cette fusion devenir rapidement effective et ont salué l’engagement et le soutien des membres dans tout ce processus. Un appel a été lancé aux membres de l’AMT qui ne sont pas encore membres du réseau MAIN de le faire afin que les activités sur la Transparence puissent se poursuivre.

« Un engagement important de l’AFD pour la transition écologique » : peut-être un nouveau défi à appréhender par les IMF ? Par Christian Schmitz (représentant du MAIN en Europe)

Au cours des mois d’octobre et de novembre 2017, des centaines de personnes à travers le monde ont pu suivre une formation par internet préparée par les équipes pédagogiques de l’AFD et de l’ENS sous forme d’un MOOC intitulé « Transitions énergétique et écologique dans les pays du Sud ».

Pendant six semaines, tous les participants ont appris et échangé sur les modalités pour mettre en place un monde en commun en suivant ce MOOC qui se situait à la confluence du développement des pays du Sud et du développement durable. Cette formation comportait plusieurs dimensions : une dimension macroéconomique et financière, une dimension écologique et climatique, et  une dimension de focus sur les pays du Sud particulièrement portée par les intervenants de l’AFD. Ce cours en ligne proposait le point de vue croisé de plusieurs spécialistes des problématiques liées au changement climatique et au développement des pays du Sud (chercheurs de l’ENS de Paris, experts de l’AFD, le fondateur du cabinet conseil « Carbone4 »)

3 objectifs principaux d’apprentissage étaient poursuivis par cette formation :

  • Être en mesure de faire le lien entre la transition énergétique, la transition écologique, le rôle de l’énergie dans l’économie, le modèle de développement économique et les questions de financement
  • Savoir plaider et argumenter, sur les enjeux, la nécessité de changer la réalité pour mettre en place des stratégies et des plans d’actions
  • Savoir faire le lien entre la Transition énergétique et les solutions de financement, savoir faire le lien entre compréhension et actions

Dans le monde des acteurs de l’inclusion financière, dont tous les membres du MAIN font partie, personne ne conteste la nécessité d’assurer à tous un développement fondé sur le bien-être et sur une répartition équitable des richesses. Une phase de transition s’impose donc à tous. Jusqu’à présent, le développement des pays du Nord reposait sur une exploitation croissante des ressources énergétiques ainsi qu’une liberté accrue de commerce et d’échanges à l’échelle de la planète. Or, nous savons qu’un tel modèle n’est plus soutenable, en raison du réchauffement climatique et de la surexploitation des ressources conduisant à des désastres sanitaires, sociaux et environnementaux. Dès lors, comment assurer une croissance juste et équitable pour tous ? Quel rôle les pays des Suds ont-ils à jouer dans ce bouleversement complet des modèles économiques, commerciaux et politiques actuels, pour mener une transition énergétique et écologique efficace ?

Dans sa conclusion de ces 6 semaines de cours, Gaël Giraud, Chef économiste et Directeur exécutif de la Direction Innovation, recherche et savoirs de l’AFD, affirmait :

« La transition permet le développement. La transition écologique impose à tous la sobriété et l’efficience énergétique. Les énergies renouvelables de proximité, solaire et éolien mais aussi biomasse doivent être massivement déployées. Ces nouvelles formes d’énergie permettent un développement très différent de celui de la révolution industrielle fossile qui a imprimé sa marque sur la trajectoire des pays du Nord depuis plus de deux siècles. Individuelles, décentralisées, ces énergies propres peuvent apporter la prospérité à des communautés jusque-là isolées d’un développement principalement centré sur l’exploitation des fossiles. Le transport sur de longues distances à base d’énergie fossile, le pétrole surtout, devra être considérablement réduit, voire cesser complétement. La division internationale du travail et de la valeur qu’il permet aujourd’hui n’y survivra pas. Ainsi la relocalisation de l’énergie et des productions pourrait induire l’amélioration tant attendue des termes de l’échange des pays du Sud et la territorialisation des chaînes de valeur. »

La technologie risque-t-elle d’être un facteur d’exclusion plutôt que d’inclusion financière

La convergence entre technologie et microfinance au cours de ces cinq dernières années prouve à suffisance que la technologie a un impact positif sur les clients finaux des institutions de microfinance dans la réduction du temps d’opération et donc des coûts des transactions.

Toutefois afin qu’elle ne constitue pas un facteur d’exclusion, eu égard aux conséquences néfastes pour les clients  par le fait du « Tout technologie », elle doit rester, aux côtés des pratiques traditionnelles, un outil au service du secteur de la microfinance.

La question du coût d’implémentation et d’utilisation des solutions technologiques pour le développement du secteur de la microfinance reste également un obstacle à franchir.

http://www.microfinancegateway.org/fr/library/la-technologie-risque-t-elle-dêtre-un-facteur-d’exclusion-plutôt-que-d’inclusion-financière

L’IMF « Nisir » a remporté le prix 2017 du World Quality Commitment de la BID

L’institution de microfinance Nisir a reçu le prix 2017 du World Quality Commitment de la BID (Business Initiative Directions) à Paris en France, pour son engagement en faveur de la qualité du service à la clientèle et de l’innovation au cours du dernier semestre de l’année 2017. Nisir est l’une des institutions financières émergentes créée en 2014 à Addis-Abeba, en Éthiopie, avec plus de 200 actionnaires fournissant des services compétitifs d’épargne et de crédit aux entreprises et aux particuliers sur la base des besoins  pour plus de 3 000 clients, avec un service à la clientèle exceptionnellement apprécié. Nisir est une institution en pleine croissance qui opère actuellement dans 3 succursales à Addis-Abeba et aspire à devenir le prestataire de services financiers le plus inclusif d’Ethiopie.

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 Le BID Quality Award est une marque d’excellence obtenue par des organisations qui, dans la philosophie de l’amélioration continue, sont devenues des moteurs de l’innovation. L’institution lauréate, qui a décidé de suivre une voie d’apprentissage continu de qualité, est un catalyseur au profit de la collectivité où elle exerce ses activités.
Derrière chaque lauréat se trouve aussi un engagement envers l’excellence et l’amélioration continue. Cet engagement envers cette culture de la Qualité représente la force derrière les entreprises, les organisations et les leaders qui sont reconnus pour leur recherche constante de la qualité et de l’excellence. Recevoir le BID Quality Award, c’est faire partie d’une équipe d’entreprises, d’institutions, d’organisations et de chefs d’entreprise visionnaires dont la présence dans 179 pays à travers le monde est synonyme d’entreprenariat, de réussite et de Qualité Totale.

Evénements à venir

Certificat en droit et réglementation des finances inclusives
Type: Formation
Organisateur : ADA et institut de la BEI
Lieu : Luxembourg
Date : 15-26 Janvier 2018

Rencontre annuelle de la Social Performance Task Force (SPTF)
Type : Conférence
Organisateur: SPTF
Lieu: Mamallapuram, Tamil, Inde
Date: 19-22 Février 2018

Sommet sur l’inclusion financière pour les professionnels en Afrique subsaharienne
Type: Événement
Organisateur:  Microfinance Association
Lieu: Accra, Ghana
Date: 20 févr. 2018 – 21 févr. 2018

4ème  Forum sur l’accès à l’énergie de ARE
Type: Événement
Organisateur: Alliance for Rural Electrification (ARE)
Lieu : Catania,  Italie.
Date: 13 mars. 2018 – 15 mars. 2018

AFD : Agence Française de développement
ENS : Ecole Normale Supérieure

MOOC : Formation en ligne ouverte à tous (FLOT), aussi appelée MOOC (massive open online course en anglais) : un type ouvert de formation à distance capable d’accueillir un grand nombre de participants.